C'était alors que c'était triste, quand on restait éveillée la nuit et qu'on se rappelait les choses. C'était alors que c'était triste, quand on se déshabillait debout près du lit, en pensant : "Lorsqu'il m'embrasse, un frisson me court le long de l'échine. Je suis perdue, résignée, pleinement heureuse. Est-ce moi ? Je ne vaux plus rien, finie la sagesse, plus rien. Mais ça ne veut rien dire, absolument rien dire. Rien que des mots. Mais il y a quelque chose, dans ces rues ténébreuses, qui a un sens."
J'ai dévoré mon livre. Et maintenant je suis triste. Je me dis, mince, j'aurais dû le faire durer,
faire durer le plaisir, je n'aurais pas dû le lire si vite... Mais voilà, je l'ai fini, et je suis triste.